dimanche 18 mars 2012



Mon séjour à Bèze-La-Rivière

Tout à l’heure, je racontais sur Twitter une de mes pires expériences culinaires, dans un restaurant dont je tairai le nom. Cela m’a fait repenser à une excursion qui s’était avérée plutôt particulière. Voici ma retranscription avec un peu de mauvaise foi et d’humour. (Les noms des lieux et des personnes ont été modifiés).


L’arrivée à Bèze-la-Rivière

L'aubergiste du coin, premier sur la déconne.
Il n’y a pas, à proprement parler, de gare SNCF à Bèze-la-Rivière. Fort heureusement, le train qui passe dans cette région y tombe souvent en panne. J’ai pu donc arriver sur place en évitant de prendre le bus inter-villages. En effet, on accède à Bèze par un tunnel qui est souvent fermé, à cause des travaux ou autres interventions de secours. L’accueil qui m’a été réservé par la population locale a été sympathique bien que rustique. De par son éloignement de la ville, l’autochtone est resté traditionnaliste.  Je m’en suis aperçu lorsque ils ont voulu me convaincre que la Terre était plate. Au bar de la place du village, je me suis fait offert un verre de vin local, le Gillou, du nom de son inventeur. J’ai ainsi pu découvrir le seul riesling rouge au monde. Je suis immédiatement devenu accroc à cette liqueur – à partir de 80°, j’appelle plus ça du vin. Dépendance sûrement due à la nicotine qui fait partie de la composition de ce breuvage. Si vous ne buvez pas d’alcool, sachez qu’un verre d’eau du robinet apporte 70% des besoins annuels en métaux et bactéries A et E.


Ma nuit à Bèze-la-Rivière
Bâtiment traditionnel de Bèze.


Harassé, j’ai demandé à Fredo, le patron de l’auberge qui m’accueillait, s’il lui restait une chambre. Par chance, non. Je me suis donc rendu dans un dortoir réservé aux rares touristes et situé dans l’ancienne école vétérinaire de Bèze, à proximité du centre-village. Les couleurs des murs de la chambre, comme l’odeur qui y régnait, rappelait le tabac froid. Les seuls motifs plus colorés étaient apportés par des traces de sang au plafond. En forçant un peu la fenêtre, j’ai pu découvrir une vue magnifique et panoramique sur l’immeuble d’en face. Pas de douches disponibles mais, en échange d’un petit dessous-de-table, la réceptionniste a bien voulu me dépanner de quelques lingettes humides. Cette dame, fort amicale au demeurant, m’a bien renseigné sur ce qu’il y avait à louer dans la région, que ce soit en terme de vélos ou de jeunes garçons. Ma nuit fut agréable, les bruits de l’aciérie voisine couvrant les ébats conjugaux de la chambre voisine et les coups de feu dans la rue.





Ma journée de tourisme à Bèze-la-Rivière.

La rivière de Bèze-la-Rivière
J’avais bien fait de réserver le petit déjeuner au lit. La dame de la réception me réveilla vers 5h30 pour me servir une sorte de brunch local – harengs frits à l’huile et fruits de saison revenus à la poêle. Je fus donc frais et dispo de bonne heure pour un planning bien chargé. En effet, il est impensable de passer par Bèze-la-Rivière sans jeter une pièce dans cette fameuse rivière (voir photo). Se baigner dans l’eau permet de faire disparaître toutes les différentes affections de la peau. Ainsi que la peau, par endroits. La faune et la flore, omniprésentes autour de la rivière, expliquent la couleur et la chaleur de l’eau. À moins que ce ne soit une fuite dans le bassin de refroidissement de la centrale à charbon située non loin d’ici. Impossible de passer sur la place du village sans ignorer également ce qui peut s’apparenter à une fontaine et qui, en réalité, est l’un des plus gros crachoirs en activité de France. Dans le même style, Bèze s’enorgueillie de posséder les plus anciens WC publics d’Europe, datant de 1572, et jamais lavés depuis dans le respect de la tradition. Impossible non plus de passer à côté de la maison du plus célèbre musicien du village, Robert Chantier, qui dès son plus jeune âge, innova dans la pratique simultanée de l’harmonica et du tambourin. On lui doit notamment la mélodie du petit bonhomme en mousse.


Cela n’a pas été trop dur de repartir, mis à part les quelques portions de route non déminées qui se trouvaient sur le chemin du retour. Voilà.

Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas.

10Qssion




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